Comment les témoignages des jeunes ont affiné mon positionnement sur l'interdiction des téléphones à l'école.
En tant que professionnelle accompagnant parents et enfants dans leur relation au numérique, j’ai longtemps été partagée sur la question des téléphones à l’école. Mais certains témoignages récents m’ont amenée à revoir ma position.
Au départ, plusieurs mamans m’ont confié leur désarroi : elles ne voulaient pas donner de smartphone à leur enfant, mais constataient que cela le marginalisait. Une situation difficile à vivre pour elles, comme pour leurs enfants.
"𝘗𝘦𝘯𝘥𝘢𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘱𝘢𝘶𝘴𝘦𝘴, 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘦́𝘭𝘦̀𝘷𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘵𝘦́𝘭𝘦́𝘱𝘩𝘰𝘯𝘦. 𝘔𝘰𝘯 𝘧𝘪𝘭𝘴 𝘯'𝘦𝘯 𝘢 𝘱𝘢𝘴, 𝘪𝘭 𝘴𝘦 𝘴𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘦𝘹𝘤𝘭𝘶. 𝘌𝘵 𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘭𝘰𝘳𝘴𝘲𝘶'𝘪𝘭 𝘦𝘴𝘴𝘢𝘪𝘦 𝘥𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘵𝘪𝘤𝘪𝘱𝘦𝘳, 𝘤’𝘦𝘴𝘵 𝘳𝘢𝘳𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘪𝘯𝘤𝘭𝘶𝘴𝘪𝘧."
"𝘔𝘰𝘯 𝘦𝘯𝘧𝘢𝘯𝘵, 𝘵𝘪𝘮𝘪𝘥𝘦, 𝘴’𝘦𝘴𝘵 𝘳𝘦́𝘧𝘶𝘨𝘪𝘦́ 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘴𝘰𝘯 𝘵𝘦́𝘭𝘦́𝘱𝘩𝘰𝘯𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪𝘦𝘳𝘴 𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘦𝘵 𝘢 𝘮𝘢𝘯𝘲𝘶𝘦́ 𝘭’𝘰𝘤𝘤𝘢𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘴𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘮𝘪𝘴."
Ces témoignages sont devenus récurrents, alors même que l’interdiction des téléphones à l’école n'était pas à l’ordre du jour.
À force d’entendre parler de cyberharcèlement et de baisse de concentration, la question a fini par être débattue dans les établissements scolaires et au niveau politique.
Au départ, j’étais hésitante. Je déteste le mot "interdiction".
Et puis, une jeune fille de 13 ans m’a raconté : "𝘌𝘯 𝘭𝘪𝘨𝘯𝘦, 𝘰𝘯 𝘱𝘦𝘶𝘵 𝘤𝘩𝘢𝘵𝘵𝘦𝘳 𝘱𝘦𝘯𝘥𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘩𝘦𝘶𝘳𝘦𝘴, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘢̀ 𝘭’𝘦́𝘤𝘰𝘭𝘦, 𝘧𝘢𝘤𝘦 𝘢̀ 𝘧𝘢𝘤𝘦, 𝘰𝘯 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘲𝘶𝘰𝘪 𝘥𝘪𝘳𝘦. 𝘖𝘯 𝘥𝘰𝘪𝘵 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘴 𝘴𝘶𝘫𝘦𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘷𝘦𝘳𝘴𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯, 𝘤̧𝘢 𝘥𝘦𝘷𝘪𝘦𝘯𝘵 𝘧𝘰𝘳𝘤𝘦́."
Un autre élève de 16 ans m’a confié : "𝘓𝘦𝘴 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦𝘴, 𝘫𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘷𝘰𝘪𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘻𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘴, 𝘪𝘯𝘤𝘢𝘱𝘢𝘣𝘭𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘴’𝘢𝘮𝘶𝘴𝘦𝘳 𝘰𝘶 𝘥𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘶𝘯𝘪𝘲𝘶𝘦𝘳 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘵𝘦́𝘭𝘦́𝘱𝘩𝘰𝘯𝘦."
Ces témoignages, parmi tant d’autres venant de parents, d’élèves et d’éducateurs, m’ont convaincue qu'il était essentiel de LIMITER l’usage récréatif des smartphones à l’école.
Je suis nostalgique de l'adolescence, une période marquée par des relations humaines fortes. Et je crois profondément que ces relations doivent se construire dans le réel, en chair et en os.
Les espaces publics - surtout ceux accessibles aux jeunes - se raréfient, et les jeunes se retrouvent de plus en plus dans les espaces virtuels. C'est pourquoi l’école doit rester un sanctuaire de relations humaines, où l’on apprend à se connecter à l’autre, sans écran.
"Souvent, les jeunes sont déstabilisés lorsqu’on leur retire leur téléphone. Pourtant, ils finissent par l’oublier rapidement et saluent même cette démarche" me confiait une éducatrice de colonies de vacances.
Alors, quand j’ai reçu un e-mail de l’école de mes enfants annonçant la mise en place d’une politique No Phone, j’ai ressenti une immense, vraiment immense, joie pour tous ces élèves !
Vous avez des questions, vous n'êtes pas d'accord, vous souhaitez que l'école de vos enfants ou celle dans laquelle vous travaillez devienne une "No Phone, Smart School", n'hésitez pas à me contacter et ensemble, trouvons les meilleures solutions !
Belle journée,
Aline
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